
Bagarre à six au début d’un automne :
Où l’on parle chat à huit pattes, écriture coupante à l’encre antipathique et autres particularismes britanniques ; brillants pop et noirceur de briques ; reniements et cheminements : de la baraque à freaks au dancefloor, à la gloire noble… aux boutiques The Kooples dans les quartiers trop chers d’un Paris bien trop cheap.
Où l’on débat sur le doom et le stoner – ce qui en est ou pas et symétrique inverse ; pourquoi quand c’est bon c’est parce que ça pue ; pourquoi quand c’est pas bon c’est parce que ça pue ; est-ce que c’est bel et bien toujours la même chose ou pas – et si c’est ça l’intérêt ou si c’est là que ça bloque.
Où l’on apprend que de la batcave au soufisme, il n’y a qu’un pas – mais que la route est longue, de la Tamise au Bosphore via l’Amour et les Fusées et l’EBM versant cirque et Kominterm ; où l’on se demande sans les nommer si les synthés et les kanouns sont un même alif vers de même cieux – ou bien de pauvres signes kitsch ; où l’on s’interroge encore : est- ce qu’authentique ou pas, on ne finira pas par se dire, peut-être bien, qu’on s’en fout – où n’empêche, l’un de nous continue d’entendre Aladin.
Où l’on assiste au mariage de la femme-coyote ; où ça sonne grave et libre comme du blues comanche, sillons dans la terre rouge, riffs dans la caillasse, tronches dans les hautes littératures et pieds enfoncés dans la soue – à moins que ce soit une fois de plus le contraire. Où l’on se demande encore si doom ou stoner et puis c’est quoi ?
Où la drogue au Japon, ça se passe peut-être même cette fois sans drogue… Mais où sans doute aucun : c’est ici le Japon. Où ça nous fait une boucle où s’envoyer sans fin.
Où l’on profite tout-cois d’un joli cour de musicologie impromptu, improviste – d’un Est à l’autre et sur deux continents ; approches pianistiques et liens tissés ; dictatures et émulations ; enclaves balkaniques et emprise des juntes ; académies et lignes de fret.
Où l’on repasse par l’Angleterre ; où cette fois-ci les mecs jouent fort et vite – et où, nous dit celui qui les a fait entrer : ils sont sympas et ils s’en branlent totalement de Satan (parce que de toute façon, pas le temps).
Où l’on traverse encore un océan ; là, brille un gros caneton avec une grosse afro… Et une grosse addiction qui le dissoudra vite.
Où l’on retourne une dernière fois en Britannie ; où ça tourne émouvant ; parce que Bagarreurs ou pas, on est là parce que tous ces trucs, là, on aime ça – émois et accidents et tout – et les vies et les bruits que ça fait, en fracas autant qu’en feutrés..
Parce qu’il a raison, l’ami Morrizzio : Quand ça va mal, ça fait du bien… Jusqu’au prochain bourre-pif.
Et pour toutes ces raisons et bien d’autres à venir : on se revoit bientôt, allez, pour une autre peignée. Pas moins joyeuse et pas moins contrastée.